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Présence d’un gradient géographique dans le déclin des insectivores aériens

Les populations d’oiseaux nord-américains qui se nourrissent d’insectes aériens montrent un déclin à grande échelle. Une analyse des données de tendance du Relevé des oiseux nicheurs (BBS) en Amérique du Nord de 1966 à 2006 indique que les déclins dans cette guilde sont plus importants que ceux qui sont observés chez les passereaux en général, et ce, de façon significative.

Pathogènes et insecticides : un cocktail mortel pour les abeilles

L’infection par Nosema ceranae, un parasite responsable de la nosémose (1), entraîne une plus forte mortalité des abeilles lorsque celles-ci sont exposées à de faibles doses d’insecticides. C’est ce que viennent de mettre en évidence des chercheurs du Laboratoire Microorganismes : Génome et Environnement (LMGE, CNRS/Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand et du Laboratoire de Toxicologie Environnementale (LTE, INRA Avignon). Ces résultats sont publiés dans la revue PLoS ONE.

En France, les abeilles domestiques de l’espèce Apis mellifera représentent l’outil de travail d’environ 70000 apiculteurs professionnels et amateurs. Leur influence directe sur la qualité et la quantité des récoltes, ainsi que sur le maintien de la biodiversité florale, est aujourd’hui largement reconnue et souligne le rôle prépondérant des abeilles, domestiques et sauvages, dans le fonctionnement des écosystèmes.

Cependant, depuis plus de 15 ans, les colonies d’abeilles sont en proie à un mal étrange et peu compris des apiculteurs et des scientifiques, avec chaque année, des milliers de colonies qui disparaissent. Pour expliquer ce phénomène, observé principalement par les apiculteurs européens et américains, de nombreuses pistes sont avancées : l’appauvrissement de la diversité et de la qualité des ressources alimentaires (en lien avec les changements climatiques), l’intensification des monocultures et la modification des paysages, l’action d’agents pathogènes responsables de maladies comme la varroase (2), les loques (3) et la nosémose, le stress chimique provoqué par l’exposition des abeilles aux produits phytosanitaires et vétérinaires ou encore certains prédateurs tels que le frelon asiatique. Bien que de nombreuses données soient disponibles sur l’influence des stress nutritionnel, parasitaire et chimique sur la santé des abeilles, aucun d’entre eux n’a pu être isolé comme unique responsable du déclin des populations d’abeilles. Aujourd’hui, les spécialistes du domaine s’accordent pour orienter les recherches sur les effets combinés de plusieurs de ces facteurs.

"Un Pacte Toxique"

"Un Pacte Toxique" (Editions Amalthée), écrit par Christian Pacteau et préfacé par François RAMADE, soutenu par François Veillerette (MDRGF), et Allain Bougrain Dubourg (LPO) dresse un tableau global de la contamination par les substances chimiques, dont les pesticides, des différentes sources de ces substances, des voies de dissémination, des effets toxiques à court et à long terme (sublétaux) et indirects sur la faune sauvage, notamment la faune ordinaire en déclin. Il s'attache à examiner autant les conséquences sur la santé humaine que sur la biodiversité.
Plus généralement, il examine les fondements de l'établissement des "Normes" qui en autorisent les usages. Il examine, en particulier, le principe "d'innocuité des faibles doses" et de son "rôle (supposé) protecteur" de la santé publique, retoutable mystification scientifique.

"Un désastre en cours" Henk TENNEKES. Traduit et présenté par Christian Pacteau.

Henk Tennekes, à partir de son livre "The systemic insecticides, a disaster in the making", a réalisé un diaporama qui en présente les grandes lignes. Il y montre que le déclin de nombreuses espèces animales est corrélé à l'introduction des insecticides systémiques néonicotinoïdes en particulier l'imidaclopride. Mais il ne s'en tient pas là.

Un nouveau livre sur les causes de la mort des abeilles et des oiseaux en Europe

Le premier novembre paraîtra le livre du toxicologue hollandais Dr Henk Tennekes, „A disaster in the making“ qui traite des causes de la mort des oiseaux et des abeilles dans toute l’Europe. Le Dr Tennekes y montre que le recul considérable de nombreuses populations avicoles est lié à la décimation que les pesticides infligent aux insectes. Les populations de coléoptères, mouches, papillons et teignes, dont se nourrissent les oiseaux, ont reculé principalement en raison de l’emploi des néonicotinoïdes. Le premier producteur de néonicotinoïdes, parmi lesquels les molécules actives imidaclopride, thiaclopride et clothianidine est la firme Bayer Cropscience. L’imidaclopride passe pour le pesticide le plus vendu dans le monde, et la société Bayer en a retiré pour la seule année dernière 606 millions d’euros. La clothianidine, également produite par Bayer, avait provoqué il y a deux ans la mort à grande échelle des abeilles d’Allemagne du Sud. Le Dr Tennekes exige une interdiction immédiate de ces traitements: « Les risques qu’entraînent des pesticides tels que l’imidaclopride et le thiaclopride sont énormément sous-estimés. Une catastrophe environnementale nous menace et la firme Bayer en est responsable. Il faut à mon avis interdire de toute urgence les néonicotinoïdes si l’on ne veut pas voir les abeilles et les oiseaux continuer à s’éteindre. »

Vicky KINDEMBA. L’impact des insecticides néonicotinoïdes sur Les bourdons, les abeilles mellifères et les autres invertébrés non cibles. Traduction Christian Pacteau

Présentation, Christian Pacteau.
Vicky KINDEMBA, pour le compte de Buglife, The Invertebrate Conservation Trust soutenu par Bumblebee Conservation Trust, Edimburg Entomological Club, Soil Association, The Grassland Trust, Plantlife et Pesticides Action Network, a réalisé une vaste méta-analyse de l'état des connaissances en matière d'effets létaux et sublétaux sur les abeilles et les autres invertébrés des insecticides systémiques néonicotinoïdes et des phénylpyrazoles. Cela lui a permis de se rendre compte que le "Rapport d'Evaluation Préliminaire" (DAR) fourni par la firme productrice du pesticide en vue d'obtenir l'AMM, (Autoristaion de Mise sur le Marché) opérait un "tri", entre les recherches témoignant de l'innocuité de la substance, et celles émettant des doutes. Elle a également pu montrer que les recherches indépendantes conduisent des recherches plus approfondies en contradiction avec celles du DAR.

Steve ELLIS, « Perspective d'un apiculteur sur la politique des pesticides aux États-Unis ». Présentation et traduction Christan Pacteau.

Présentation et traduction Christian Pacteau.
Steve ELLIS est un des apiculteurs choisi par ses pairs, fin observateur et fin politique. Son propos, non dépourvu d'humour, peut se résumer en ceci.

Signification de l’équation de Druckrey-Küpfmüller pour l’évaluation des risques. La toxicité des insecticides néonicotinoïdes contre les arthropodes est renforcée par la durée d’exposition. Henk A. TENNEKES. Traduction Christian Pacteau

Le texte ci-dessous est une traduction de : "The Significance of the Druckrey-Küpfmüller Equation for Risk Assessment - The Toxicity of Neonicotinoid Insecticides to Arthropods is Reinforced by Exposure Time" à paraître in "Toxicology". Le texte complet en français est joint en PDF.

Dans cet article théorique, puisant aux sources de la toxicologie et des mathématiques, Henk TENNEKES s'intéresse à un domaine, ô combien crucial en toxicologie, celui des relations "doses - effets".

Les explications par les experts des pertes d’abeille en milieu agricole intensif en France : Gaucho ® comme cause comparé aux autres facteurs causaux supposés. Résumé, Christian Pacteau

Expert explanations of honeybee losses in areas of extensive agriculture in France: Gaucho® compared with other supposed causal factors
L Maxim1 and J P van der Sluijs2
1 Institut des Sciences de la Communication, CNRS UPS 3088, 27 Rue Damesme, 75013 Paris, France
2 Copernicus Institute for Sustainable Development and Innovation, Department of Science, Technology and Society, Utrecht University, Heidelberglaan 2, 3584 CS Utrecht, The Netherlands
Les débats sur la causalité sont au cœur de controverses en ce qui concerne les transformations environnementales. Le présent papier présente une nouvelle méthode d’analyse des controverses sur les causalités dans un contexte de débat social et les résultats de ces tests empiriques. L’étude de cas est la controverse concernant le rôle joué par l’insecticide Gaucho ® comparé aux autres facteurs causaux supposés, dans les pertes substantielles des abeilles (Apis mellifera L.) rapportées, s’étant produites en France entre 1994 et 2004.

La méthode fait appel à des découvertes d’experts sur la force de preuve perçue concernant chaque critère de causalité de Bradford Hill’s en ce qui concerne le lien entre chacun des huit facteurs causaux possibles identifiés dans la tentative d’expliquer chacun des cinq effets observés sur les colonies d’abeilles. Ces jugements ont été obtenus à partir des parties prenantes et des experts impliqués dans le débat, i. e., les représentants de Bayer Cropscience, du Ministère de l’Agriculture, de l’AFSSA, des apiculteurs et des scientifiques du service public.

Nous montrons que la controverse intense observée dans des discours publics confus et passionnés est beaucoup moins saillante quand les arguments variés sont structurés en utilisant les critères causaux. La contradiction entre les différents point de vue d’experts ont une triple origine : (1) le manque de définitions partagés et de quantification des effets observés dans les colonies ; (2) le manque de connaissance spécifiques sur les abeilles ; et (3) des discours associés à une absence de confiance entre les représentants des parties prenantes ayant des intérêts divergents dans l’affaire.

Des pesticides pointés du doigt dans l’anéantissement des abeilles au Royaume Uni. Des suspicions supplémentaires désignent les néonicotinoïdes.

Pesticides fingered in UK honeybee wipeout - Further suspicion falls on neonicotinoids
Des pesticides pointés du doigt dans l’anéantissement des abeilles au Royaume Uni. Des suspicions supplémentaires désignent les néonicotinoïdes.

De nouvelles études apparaissent confirmer les suspicions selon lesquelles le groupe des pesticides néonicotinoïdes est en définitive en partie responsable du dramatique déclin de nombre d’abeilles au Royaume Uni rapporte The Telegraph. Une organisation anglaise de conservation des insectes, Buglife, et l’association anglaise Soil Conservation ont rassemblé un certain nombre de travaux de recherche revus par un comité de lecture par des pairs, qui démontrent les dommages à long terme des néonicotinoïdes sur la santé et le cycle biologique des abeilles par l’atteinte du système nerveux. ("The impact of neonicotinoid insecticides on bumblebees, honey bees and other non-target invertebrates" by Vicky Kindemba. NdT). Matt Shardlow, Directeur exécutif de Burglife dit : « D’autres pays ont déjà pris des arrêtés d’interdiction pour éviter que les néonicotinoïdes nuisent aux abeilles. C’est, jusqu’ici, la revue la plus détaillée des preuves scientifiques et elle a révélé un grand nombre de dommages que peuvent causer ces poisons ». Peter Melchett, directeur de Soil Association, ajoute : « Le Royaume Uni est célèbre pour son approche laxiste pour la sécurité concernant les pesticides, dans l’Union européenne. Le rapport de Buglife montre que cette attitude met en danger les services de la pollinisation vitaux pour l’agriculture. »