Au terme de son travail d'expertise sur la mortalité des abeilles en France, le Comité Scientifique et Technique, mis en place au ministère de l'Agriculture, a rendu le 18 septembre 2003 son rapport final sur l'"Imidaclopride/Gaucho" utilisé en enrobage de semences. Très claires, les conclusions valident les analyses de résidus d'imidaclopride dans les végétaux traités. Le Comité Scientifique et Technique conclut que ces résultats "sont en accord avec les observations de terrain rapportées par de nombreux apiculteurs en zone de grande culture (maïs, tournesol), concernant la mortalité des butineuses, leur disparition, leurs troubles comportementaux et certaines mortalités d'hiver".
La nouvelle confirmation officielle d'une présence du neurotoxique dans les végétaux traités, en corrélation directe avec la décimation du cheptel apicole français, rend plus inacceptable que jamais le maintien du produit sur le marché. Cette confirmation intervient opportunément au moment même où plusieurs instructions pénales, ouvertes à Paris et en Midi-Pyrénées, mettent gravement en cause les contrôles opérés par l'administration et la légitimité des homologations délivrées.
Le Comité Scientifique et Technique entreprend dès aujourd'hui, 19 septembre, ses travaux sur le Fipronil/Régent également mis en cause dans ces instructions pénales et commercialisé depuis 1995 sur une simple autorisation provisoire.
L'Union Nationale de l'Apiculture Française déplore que les travaux de recherches effectués par les organismes scientifiques officiels, CNRS, INRA, etc… aient été délibérément rejetés par le ministère de l'Agriculture lors de leur parution depuis plusieurs années.
Ce manque de réaction délibéré a entraîné la destruction supplémentaire de centaines de milliers de colonies d'abeilles, au préjudice de dizaines de milliers d'apiculteurs français et au préjudice de l'environnement.
Aujourd'hui, la décision de retrait s'impose inéluctablement. La filière apicole l'exige sans délai.
L'affaire dite "du gaucho", qui dure depuis plus de 7 ans, a coûté aux contribuables quatre millions d'euros de financement de recherches post-homologation, a entraîné la ruine de beaucoup d'entreprises d'apiculture et des préjudices considérables pour tous les apiculteurs. Elle met en évidence les carences intolérables du service des homologations des produits phytosanitaires en France.
Cette situation extrêmement préoccupante pour la santé publique comme pour la défense de l'environnement, ne peut perdurer. Les Pouvoirs Publics doivent prendre des décisions immédiates pour établir un climat de confiance et la transparence nécessaire.
Le président de l'Union Nationale de l'Apiculture Française,
Jean-Marie SIRVINS.
Paris, le 19 septembre 2003
http://www.apiservices.com/_menus_fr/index.htm?dossier_intoxications.ht…
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