Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a indiqué vendredi que la France allait soutenir le moratoire de deux ans sur certains pesticides affectant les abeilles, qui est préconisé par la Commission européenne.La Commission européenne vient de proposer, sur une partie de ces familles de molécules qui sont clairement identifiées comme perturbantes pour les abeilles, un moratoire de deux ans. Je vais soutenir la Commission européenne, a déclaré M. Le Foll sur RMC/BFM TV. Les abeilles sont victimes de plusieurs facteurs, dont l'un est le recours à un certain nombre de pesticides qui sont perturbants et qui ne sont pas interdits aujourd'hui, a-t-il expliqué. L'objectif du moratoire est de voir si, quand on ne les utilise plus, les abeilles retrouvent de la vitalité, a noté le ministre, rappelant que la France a pris une initiative: 40 millions d'euros seront mis pour un plan abeilles. La proposition de moratoire pourrait être soumise lors de la réunion des experts prévue lundi 25 février et si elle est adoptée, l'interdiction pourrait entrer en application le 1er juillet. La Commission s'est fondée sur un avis très négatif rendu par l'Autorité pour la sécurité des aliments (EFSA).
Les trois néonicotinoïdes incriminés -clothianidin, imidacloprid et thiamethoxam- sont présents dans des pesticides produits par les groupes allemand Bayer et Suisse Syngenta, notamment le Cruiser OSR. Ils sont utilisés pour quatre types de cultures: le maïs, le colza, le tournesol et le coton.
La Confédération paysanne et quatre associations d'apiculteurs (FNOSAD, SNA, UNAF et FFAP), qui veulent l'interdiction de tous les insecticides néonicotinoïdes et qui ont été reçues jeudi au ministère de l'Agriculture, ont salué une avancée positive.
Mais elles dénoncent le fait que les traitements pesticides soient maintenus sur les céréales à paille, réduisant l'effet bénéfique pour les abeilles de la suspension sur 4 cultures et critiquent la frilosité du ministère à ce sujet.
Elles déplorent également que la suspension ne soit que de deux ans, ne permettant pas de supprimer l'effet de la rémanence importante des pesticides dans les sols.
De leur entretien au ministère de l'Agriculture, la Confédération paysanne et les apiculteurs ont compris que si la position européenne était amoindrie, le ministère est décidé à aller au-delà de l'exigence européenne.
La France a retiré le 29 juillet l'autorisation de mise sur le marché (AMM) du Cruiser OSR utilisé en traitement de semence pour le colza, mais pas pour le maïs qui, bien que contesté, n'a pas été à ce stade définitivement banni.
L'Italie et l'Allemagne interdisent l'usage des pesticides incriminés seulement pour le maïs, les Pays-Bas pour traiter les plantes qui attirent les abeilles, et la Slovénie pour toutes les plantes.
Source: Romandie, 22 février 2013
http://www.romandie.com/news/n/_Abeilles_la_France_va_soutenir_une_inte…
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