Après l'annonce d'une probable interdiction du Cruiser OSR utilisé en enrobage de semence du colza, faite durant les élections présidentielles, la LPO se réjouit de constater que Le Ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ait annoncé le 29 juin le retrait de son autorisation de mise sur le marché. Cependant, la LPO rappelle que la matière active concernée est le Thiaméthoxame (Cruiser), substance appartenant à la famille des néonicotinoïdes, tout comme l'imidaclopride (Gaucho). La LPO regrette en conséquence que ce ne soit pas la famille des néonicotinoïdes, présentant une toxicité semblable, qui soit en totalité retirée du marché. L'imidaclopride, par exemple, possède une toxicité équivalente à 7297 fois celle du DDT interdit en 1972 ! On trouvera par ailleurs, ci-joint, la carte de la contamination des eaux de surface par cette molécule.
La LPO regrette également que la firme, commercialisant ce produit, déplace le débat sur le fond avec l'ensemble des scientifiques académiques indépendants, en le plaçant délibérément sur un plan juridique de pure forme. Elle rappelle, en outre, que l'abeille mellifère ne représente qu'une espèce parmi les mille espèces d'abeilles sauvages en France, que des recherches en cours en Hollande montrent que d'autres ordres d'invertébrés dépendant des milieux aquatiques voient leur population se réduire là où la concentration d'imidaclopride s'accroit dans les eaux de surface entre 1 et 1 0µg/l. C'est le cas d'espèces de Diptères, de Coléoptères, d'Odonates, d'Amphipodes.
La LPO rappelle enfin que, à la demande de la Commission Européenne, dans le cadre de la révision du règlement européen CE 1107-2009, vingt chercheurs composant le panel de la Commission Scientifique sur la révision de l'évaluation des Produits de Protection des Plantes (PPPs), ont été auditionnés par l'EFSA pour dresser l'état des lieux des modalités d'évaluations actuelles des risques dans le cadre d'une demande d'AMM par un déclarant.
Un document de 275 pages dresse un bilan sans complaisance de la situation, relevant des failles considérables tant méthodologiques que conceptuelles en particulier la référence à un seuil d'innocuité des faibles doses*. Pour tout dire, ces « tests standards » officiels sont impuissants à révéler les effets à faible dose des toxiques commercialisés. La LPO considère donc comme extrêmement urgente une refonte complète des procédures d'évaluation écotoxicologique conforme aux conclusions de cette évaluation.
Contact :
Christian PACTEAU
Responsable programme Eco-toxicologie LPO
06 78 48 42 44
Informations complémentaires
*Note sur la Règle de Haber
Depuis que les AMM existent, ils sont inféodés au postulat de l'astrologue, alchimiste, médecin Paracelse du XVIème "La dose fait le poison" d'où le postulat jamais étudié ni prouvé de l'innocuité des faibles doses responsable de l'usage des poisons. Fritz Haber, père de la guerre chimique en 14-18 (et du Zyklon B, qui extermina 9 millions de Juifs en 39-45), un connaisseur en la matière donc, a conclu à un modèle mathématique aussi simple que celui de l'énergie : E=MC², soit, en matière de toxicologie : E = C x T (Effet constant = au produit de la Concentration par la Durée). Cela semble peu de chose et pourtant cela change tout ! L'application de cette loi ne prévoit nul seuil d'innocuité (en courbe elle est représentée par une hyperbole et en logarithme une droite) ! Elle est la seule à permettre d'évaluer les effets à long terme lorsque la cinétique (ergocinétique, Druckrey) des toxiques y conduit. C'est le cas lorsque que, à la fois, la substance chimique se fixe facilement au récepteur trompé et, à la fois, la substance n'est pas métabolisée. La fixation au récepteur y est dès lors quasi irréversible d'où, même sans autre contamination, une action constante qui accentue ses effets au fil du temps. Ces travaux, remis au jour récemment par Henk Tennekes, sont mieux connus depuis ceux du pharmacologue Druckrey et du mathématicien Küpfmüller en... 1949 !
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